▲ 1) Le front de mer de Mers vers 1800.

▲ 2) Le front de mer de Mers vu du Tréport, avec les batteries simples dites « batterie d’Aubette ».

3) Le fortin vers 1850 avec, au second plan, les mêmes batteries simples.

▲ 4) Une gravure reprise sur une carte postale, montrant le roi Louis-Philippe qui, s’il ne favorisera jamais Mers, sait utiliser ses canons pour faire plaisir à sa famille.

▲ 5) Le fortin vers 1880, peu avant sa destruction (on y devine le tout premier établissement de jeux de casino à sa gauche, avec les premiers Bains Chauds juste à côté…).

Le Fortin Napoléonien « Saint-Martin »

Le général Bonaparte, devenu en 1802 premier consul, effectue une visite des côtes faisant face à l’Angleterre. Conscient de la proximité avec « la perfide Albion », il envisage immédiatement des travaux pour mettre les côtes Françaises à l’abri d’un éventuel débarquement anglais. Il ordonne alors que soient réalisées différentes constructions ici ou là, dont une sur la plage de Mers où se trouvaient déjà quelques ouvrages, semble t-il trois tours et deux batteries. (En effet, confronté au même problème, François Ier de Clèves avait mis en œuvre une organisation défensive vers le milieu du XVIe siècle pour défendre nos deux villages, Mers et Le Tréport. Lesquels, tout au long des XIVème, XVème, et XVIème siècles, ne comptaient plus les descentes anglaises, ni les villages brûlés et pillés. Mers sera d’ailleurs brûlé plusieurs fois…).

Planté au coeur de l’esplanade actuelle (globalement entre le poste de secours et le milieu de la rue Julien Hédin), ce fortin « Napoléonien » remplira son rôle de surveillance pendant près d’un siècle puis sera abandonné.

Des années plus tard, le gouvernement ayant reconnu que les ouvrages de Mers s’avéraient désormais inutiles pour la défense de nos côtes, et les ayant fait démanteler en 1882, l’administration des domaines mit en vente les terrains sur lesquels ces ouvrages étaient assis, ce qui eut pour effet avantageux de permettre de construire la ligne des villas qui se profile sur la plage de cette station balnéaire.

Ces constructions furent surtout dictées par le succès de la mode des bains de mer lancée en 1860 en Angleterre et parvenue ensuite jusqu’à nous, qui entraînera la décision, par les élus, de lotir le front de mer pour répondre aux nombreuses demandes d’installation des riches Parisiens et Bourgeois du nord de la France qui voulaient pouvoir disposer d’une villa presque « les pieds dans l’eau », (et si possible plus belle, plus « folle » que celle du voisin !).

D’ailleurs, il se dit que des vestiges du fortin subsisteraient dans la cave d’une des villas de la rue Hédin (mais cela n’a pu être vérifié pour l’instant).

Photos ci-contre : (cliquer dessus pour agrandir)