Pour découvrir un architecte de renom, qui a signé plusieurs villas de style Art Nouveau à Mers-les-Bains, cliquer sur le lien ci-dessous :

Découvrir l’Art Nouveau à Mers avec Edouard Niermans

Les villas du quartier balnéaire témoignent du charme de la Belle Epoque, avec leurs balcons ouvragés, bow-windows, loggias, céramiques, mosaïques et façades colorées…

Avec la découverte des bains de mer, lancés en Angleterre dès 1860, et de leurs bienfaits thérapeutiques, Mers, alors simple petit port de pêcheurs, connaît un développement spectaculaire.

A la fin du XIXème siècle, le chemin de fer amène vers nos côtes les premiers vacanciers appelés « baigneurs ».

Ces “baigneurs”, issus du milieu de l’industrie, de l’aristocratie, de la riche bourgeoisie Parisienne, Amiénoise, du Nord…, vont s’y fixer en faisant construire les premières résidences secondaires de notre monde moderne. La thalassothérapie venait de naître et à travers elle, la station balnéaire de Mers-les-Bains telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec la construction d’un véritable et grand quartier dédié à la villégiature, composé de près de 600 villas.

Les premières maisons, perpendiculaires à la mer, démarrent juste au bas de la falaise, sous le village originel. La rue Jules Barni, avec ses commerces alignés, a gardé cet aspect typique, sorte de premier centre commercial du XIXème. Cette première partie du quartier balnéaire, de la falaise vers la rue Buzeaux, est surtout composée de maisons bourgeoises assez classiques, avec des garde-corps en ferronnerie assez simples.

Puis, les villas sont dessinées par des architectes en vogue. La fantaisie et la fête s’emparent du décor : balcons, bow-windows et loggias prolifèrent. Toutes plus élégantes et raffinées, les villas permettent aussi aux propriétaires d’afficher leur niveau social. Cette « envolée » architecturale plus folle, plus audacieuse, plus surprenante, seconde partie de l’édification du quartier balnéaire, se constate à partir de la rue Buzeaux et jusqu’aux dernières villas vers la commune voisine de Le Tréport.

Le style de ces villas (Anglo-normand, Flamand, Picard, Mauresque, Renaissance, Louis XIII, Napoléon III, années 30…), leurs couleurs, les balcons ouvragés, bow-windows et loggias, ferronneries, auvents, baies, frontons, consoles… sont riches et variés. Les décors sont légion, qu’ils soient faits de briques émaillées à dominante bleu-vert, de carreaux de grès émaillés, de céramiques, de faïences, de mosaïques, de frises, de clous, de cabochons, de mascarons, de rosaces, de cartouches ou encore de médaillons.

L’ Art Nouveau, qui se caractérise par son emploi constant de la courbe inspirée du domaine floral ou végétal, est représenté sur quelques villas à Mers. Le décor est là, à profusion. Le front de mer est l’espace privilégié des promeneurs, il est bordé de villas qui témoignent du charme de la Belle Epoque. (Voir lien en bas à gauche : Découvrir l’Art Nouveau à Mers avec Edouard Niermans).

Un « Joyau unique de l’architecture »

La plupart des constructions ont été qualifiées de « villa » lors de l’édification du quartier balnéaire, pour les distinguer des autres édifices, tel les hôtels ou les pensions de famille de type maisons de rapport.

Ces « villas » portent généralement un nom en façade, pour les identifier et les distinguer des immeubles. Ce sont souvent des prénoms pour la plupart féminins comme « Hortense », ou des termes empruntés à la nature, principalement les fleurs, comme « La Violette », « Les Chardons », « Les Lilas », ou des éléments liés à la mer, comme « La Vague », « L’Horizon » ou encore « L’Etoile de mer », voire inspirés par la musique comme par exemple avec « Rigoletto ».

Par l’arrêté du 7 août 1986, la Ville a obtenu de classer cet ensemble exceptionnel en « Secteur Sauvegardé » et en a fixé les limites.

Ainsi est sauvé ce que plusieurs auteurs n’ont pas hésité à appeler un “Joyau unique de l’architecture”. Pour autant ces « vieilles dames » sont fragiles et se doivent d’être entretenues et restaurées.

Aujourd’hui, un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) a été défini. Toute intention de travaux est à déclarer en mairie pour accord de l’Architecte des Bâtiments de France, mais sans la motivation, et l’adhésion des propriétaires eux-mêmes à la sauvegarde dans « les règles de l’art » de cet exceptionnel patrimoine, l’objectif risque de n’être jamais atteint de manière satisfaisante. Une prise de conscience la plus large possible est donc souhaitable pour transmettre cette richesse incroyable aux prochaines générations.

Source partielle : Étude urbaine de Mers-les-Bains, Pierre et Monique DUBRULLE, DRAC 1985.

Pour télécharger le plan du circuit présentant les villas les plus significatives, cliquer sur ce lien :
Plan du circuit des villas à découvrir

Pour voir plus en détail les vraies photos originales ci-contre (plaques de verre au bromure, collection réservée Ville de Mers-les-Bains), cliquer dessus.

Dix des architectes les plus remarquables qui se sont exprimés à Mers-les-Bains :
Source : 2017 APRIM (Association des Propriétaires, Résidents et Intéressés par Mers-les-Bains) fondée en 1886 en tant que Syndicat des Propriétaires.

BERTRAND Ernest (Paris) de 1884 à 1895 : villas Mon Désir, La Joliette, Eau Vive, Bouton d’Or, Antonio, Habannera, Gay Logiz, La Sirène, Gracieuse, Plaisance, Colibri, Beauregard, L’Alouette, Le Roitelet, Ondine.

BOEUF Edouard (Mers-les-Bains) de 1886 à 1900 : l’école de musique 14 rue Dupont et trois plants de lotissements communaux dont un rue Viguier.

BOURGEOIS Théophile (Poissy) de 1901 à 1904 : Villa Zoomorphe Bon Abri.

DUPONT Jules (Mers-les-Bains) de 1894 à 1906 : Villas Rigoletto, Hortensia, Quo Vadis, ancienne poste ( » villa Vain « ), Jeannot (poste jusqu’en 2015), L’Escapade, Hélène et Paulette, Emeraude, RIP.

GRAF MARIN Joseph Frédéric (?) de 1901 à 1904 : Villas La Lune, Le Soleil.

GUYON Georges (Saint-Maurice) de 1902 à 1905 : villas Le Tourbillon, Le Crépuscule, Clair de Lune.

NIERMANS Edouard-Jean (Paris) de 1899 à 1907 : Villa Parisienne, Villa Française, Villas jumelles Hélèna et Jan, Cyclamen, Les Iris, Les Phlox.

RATIER Fernand (Le Tréport) de 1895 à 1902 : villas Francillon, L’Aiglon, La Vallée, La Manche, Colonie de Vacances de la Falaise, Hôtel Lutetia ou Hôtel Trianon, villa Henri (actuelle Mairie).

SARTORÉ Pierre (Nanterre) de 1894 à 1911 : villas Les Glaciers, Les Alpes, Helvétia.

TURIN Albert et Maurice (Paris) de 1902 à 1911 : villas Misette, Chalet Le Berceau.